Pardon François Morel.

Dans les Deschiens, y avait une séquence récurrente, lorsque les personnages s'efforçaient de boucler leur col de chemise puis, privés d'air, se dépêchaient de le déboutonner...


Le gouvernement vient de se faire bâcher au sénat sur la déchéance de nationalité. Du coup, Hollande est en colère et ne convoquera pas de congrès. C'est, bien entendu, la faute de la droite, si cette mesure très à droite (je n'ai pas dit "très adroite") n'a pas reçu l'adhésion de la gauche... ni de la droite (qui ne va pas faire de cadeau à la gauche). 
Le gouvernement a-t-il manqué de "pédagogie", comme on dit dans les médias ?

Pourtant il est fortiche en pédagogie le gouvernement quand il faut construire des barrages ou des aéroports.

Quand une réforme est mal accueillie - et elle est mal accueillie parce qu'il s'agit d'une régression la plupart du temps, les médias expliquent toujours que les dirigeants doivent faire preuve de pédagogie, ce qui implique
1°) qu'il va de soi que la réforme est bonne,
2°) que les opposants n'ont rien compris
et c'est un poil méprisant pour les gens du Peuple qui n'ont pas forcément envie de se faire enfiler avec le sourire...

Tout est donc une question de vocabulaire dans la com.
George Orwell imaginait dans 1984 que le régime appauvrissait le langage et fabriquait une novlangue ("nouvelle langue") afin d'enlever aux gouvernés la capacité de formuler leurs pensée.
Comment parler de concepts comme la liberté ou la démocratie lorsque le langage devient uniquement fonctionnel : ce qui n'est pas bon est "imbon", ce qui est meilleur est "plus-bon", ce qui est excellent est "double-plus-bon."

Chez nous, c'est un peu plus subtil, on change le sens des mots :
un "plan social" n'a rien de social puisqu'on fiche les gens dehors,
le "dialogue social" n'a rien d'un dialogue puisqu'un groupe dicte à l'autre sa volonté,
les "partenaires sociaux" ne sont pas partenaires puisque leurs intérêts sont opposés,
la "réforme" n'est pas une réforme puisqu'elle supprime des droits antérieurs,
le terme "progrès" est employé pour légitimer des mesures réactionnaires...


 Avant, on opposait la "dictature" (c'est "ferme ta gueule") à la "démocratie" (c'est "cause toujours").
En fait, la dictature, c'était à l'est (sous un régime communiste) et la démocratie, à l'ouest (sous un régime de droite)...
Pourtant le Chili de Pinochet était à l'ouest.
Complètement à l'ouest, même.

Maintenant, comme l'est est à droite (suffit de regarder sur une carte), les pays de l'est sont des démocraties... Sauf que non, pas vraiment.
Alors on a forgé le terme "démocrature".
C'est ni une démocratie, ni une dictature.
C'est quoi alors ?
Le régime du chat de Schrödinger ?

Bon, on arrête de se prendre la tête, rions un peu avec Vladimir Poutine...





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